Le troisième jour à voir le soleil, ça me donne, enfin, le goût de l’été…
Hier soir, j’ai accompagné mon fils de six ans à un essai dans un club de soccer. J’ai été franchement saisi par le nombre imposant de jeunes présents avec leurs parents, leurs frères et soeurs. Samedi dernier, c’était son spectacle de gymnastique de fin de session. La palestre était remplie à craquer des familles et amis des gymnastes qui offraient un aperçu de leurs apprentissages. Je suis franchement impressionné par l’engagement des parents face à leurs enfants.
Dans mon travail, j’entends souvent les agents de pastorale affirmer que les jeunes familles n’ont pas de temps. Les deux parents travaillent, souvent à temps plein. Ils ont deux, trois… parfois cinq enfants ! Et nous valorisons pour chaque enfant qu’il s’inscrive à des activités sportives ou culturelles. Imaginons alors que les cinq enfants vont et viennent à toutes ces activités, le plus souvent accompagnés de leurs parents. Ça fait beaucoup d’accompagnements dans une semaine, ça ! Et ça laisse peu de place pour d’autre chose, comme les catéchèses…
Je constate un changement important dans la culture familiale. Un homme dans la cinquantaine, assis derrière moi samedi, à la palestre, disait ceci : « Quand on était jeune, on participait aussi à des activités comme ça. Mais à nos spectacles, il y avait très peu de parents présents… Aujourd’hui, voir autant de personnes soutenir ces jeunes, c’est impressionnant. C’est bon parce que ça les encourage et ça peut les aider à persévérer. »
Je ne sais pas si c’est un facteur positif dans la persévérance, mais c’est certainement bon pour l’estime de soi de ces enfants, de voir ainsi leurs parents, frères, soeurs, grand-parents, tantes, etc. accourir pour les voir performer 32 secondes. Au soccer, hier soir, il y avait très peu de places sur les lignes de côté pour accommoder tous ces spectateurs attentifs. J’imagine que c’est pareil pour les ateliers de musique, les équipes d’arts martiaux, de hockey, etc. Si on veut rencontrer des jeunes familles, c’est là que ça se passe: autour de leurs enfants à les soutenir et les applaudir.
Ne pas oublier de jouer
Mon fils a échoué son essai hier soir. À six ans, avec un TDAH, être confronté à la pression de faire équipe et surtout à la compétition, c’était presque une mission impossible. Il a tenu le coup pendant l’entraînement jusqu’au début du match et a craqué, dans les pleurs incessants. C’était trop pour lui.
C’est peut-être pour ça que j’ai cette chanson de Passe-Partout en tête… L’été, c’est fait pour jouer. Il me semble que mon fils a besoin davantage de se détendre, de jouer sans autre objectif que de s’amuser. Il n’ira plus au soccer organisé, mais nous allons nous éclater ensemble à jouer cet été librement, sans pression.
Je me pose d’ailleurs la question : à trop vouloir encourager et soutenir nos enfants dans des activités où l’émulation et la performance sont en première ligne, oublions-nous qu’ils sont des enfants et que le propre de l’enfant, c’est d’abord de jouer ? Et le propre de l’adulte, n’est-ce pas aussi, parfois, de se rappeler qu’il est un enfant et que l’été, c’est fait pour jouer? Bon début d’été à toutes et à tous.
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